Après une légère baisse de l'activité en 2023, l'année 2024 enregistre une progression de 3,4 %, avec plus de 4,7 millions d'heures de remplacement réalisées sur l'ensemble du territoire. Cette évolution traduit une intensification du recours au service et confirme la confiance que les agricultrices et agriculteurs continuent d'accorder à leurs Services de Remplacement.

De plus en plus d'exploitants reconnaissent aujourd'hui la nécessité de s'accorder du temps en dehors de leur activité, que ce soit pour se reposer, se ressourcer ou simplement prendre du recul sur leur exploitation. Les remplacements pour congés poursuivent ainsi leur progression, en hausse de 5,7 %. Cette tendance est soutenue par le renforcement du crédit d'impôt remplacement intervenu en 2024, qui a facilité l'accès à ces périodes d'absence et favorisé leur reconnaissance comme de véritables temps de récupération, essentiels à la santé des exploitants et à la pérennité des exploitations.

Le recours au motif "répit" connait également une hausse marquée de 32,3 %. Ce dispositif, soutenu par la MSA, offre un relais indispensable aux exploitants confrontés à la surcharge ou à l'épuisement. Il contribue à prévenir les situations de rupture et à maintenir un équilibre entre engagement professionnel et bien-être personnel. Les agriculteurs hésitent de moins en moins à solliciter de l'aide lorsqu'ils en ressentent le besoin, conscients que préserver sa santé, c'est aussi garantir la continuité et la vitalité de son activité.

Ces évolutions, du temps de congé au répit, traduisent une transformation profonde dans la manière d'envisager le travail agricole. Le repos, la prévention de la fatigue et la qualité de vie sont désormais perçus comme des composantes essentielles de la durabilité du secteur.

Les remplacements pour maternité et paternité confirment cette dynamique, en progression respective de 8,4 % et 5,7 %. Ces dispositifs, qui permettent aux exploitantes et aux exploitants de bénéficier pleinement de leurs droits, jouent un rôle clé dans la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Leur développement illustre aussi les effets positifs des politiques publiques mises en oeuvre ces dernières années : amélioration de la prise en charge, simplification des démarches et meilleure reconnaissance de ces congés comme des temps légitimes et nécessaires.

Dans le prolongement, les remplacements pour formation progressent de 3,3 %, signe d'un engagement fort en faveur de l'adaptation et du développement des compétences. A l'inverse, certaines activités reculent - le développement agricole (-8,8 %), les mandats professionnels et électifs (-10,3 %) et les mandats syndicaux (-8,5 %) - traduisant les difficultés persistantes à dégager du temps pour l'engagement collectif dans un contexte d'exploitation toujours plus exigeant.

Malgré une légère baisse du nombre d'adhérents, passant de 67 122 à 65 362 en 2024 (-2,6 %), le nombre d'utilisateurs progresse nettement, de 31 573 à 33 414 (+5,8 %). Le taux d'utilisation atteint 51,1 %, contre 47 % en 2023, confirmant la pertinence du dispositif et son utilité concrète pour les exploitants au quotidien.

Derrière ces chiffres se trouvent des femmes et des hommes engagés, qui assurent chaque jour la continuité du service avec professionnalisme et dévouement. Les agent(e)s de remplacement, au coeur de cette action, interviennent souvent dans des contextes variés, parfois complexes, qui exigent réactivité, savoir-faire et sens humain.

Afin de les accompagner, l'année 2024 marque également le démarrage d'une réflexion structurante autour de la qualité de vie et des conditions de travail. La thématique de la QVCT, placée au centre du congrès national, a donné lieu à des premiers échanges qui ont permis d'identifier des leviers d'amélioration sur l'accueil des agents, la transmission des consignes et les conditions de travail sur les exploitations. Ils ont posé les bases d'une démarche collective ambitieuse visant à renforcer l'attractivité du métier d'agent de remplacement et favoriser la fidélisation des salariés.

Cette dynamique se prolonge aujourd'hui à travers plusieurs initiatives destinées à améliorer concrètement les conditions de travail des agents, en tenant compte de leurs besoins en matière d'égalité professionnelle, de sécurité et d'accompagnement humain.

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