LES INTERETS ET LIMITES DE LA FORMATION DIGITALE POUR LES AGENTS DE REMPLACEMENT

La pratique du métier d'agent de remplacement exige une montée en compétences régulière pour s'adapter aux constantes évolutions techniques, technologiques ou méthodologiques de l'agriculture. Il convient, pour chaque agent de remplacement, de pouvoir intervenir sur chaque exploitation pour en maintenir l'activité et la production. L'agent de remplacement doit être le moins possible freiné dans la réalisation de ses tâches par l'ignorance ou la méconnaissance d'un outil, d'une pratique, d'un processus. Pour cela, le levier à actionner est celui de la formation continue. Elle constitue un enjeu fort dans le réseau des Services de Remplacement.

Le secteur de la formation, justement, a été bouleversé ces dernières années, notamment aux instants les plus critiques de la crise sanitaire, lorsque tout rassemblement était devenu impossible. Comme dans d'autres secteurs, l'agriculture a entamé sa transition numérique, et a accéléré l'utilisation d'outils numériques, digitaux, dans le cadre de la formation initiale et professionnelle.

Une étude, réalisée par Service de Remplacement France dans le cadre de son programme de développement agricole et rural financé par le CASDAR, examine l'acceptabilité réelle ou supposée, par les agents de remplacement, des outils numériques utilisés dans le cadre de la formation continue tout au long de la carrière professionnelle. Réelle, parce que certains agents, dans le cadre de leur formation initiale ou dans un cadre professionnel, ont déjà expérimenté ces outils. Supposée, parce que ces outils ne sont pas connus de tous, n'ont pas été utilisés par tous, et servent encore peu à la formation dans le secteur agricole, dont la transition numérique est moins aboutie que dans d'autres secteurs d'activité.

Cinq outils sont examinés dans cette étude : les mobiles et tablettes, à partir desquels sont accessibles des vidéos, tutoriels, notices, modes d'emplois, etc, les MOOC, Serious Game, Télé-présentiel et la réalité virtuelle, augmentée ou mixte. A partir des impressions des agents de remplacement interrogés, des avantages et des inconvénients de chaque outil sont listés. Sont évalués également la capacité de mémorisation et la rapidité de mise en pratique du contenu pédagogique. L'intérêt étant de mesurer l'impact réel de ces outils sur la formation et la montée en compétences.

Les progrès techniques de la numérisation et de la digitalisation permettent peu à peu de proposer des formations aux gestes techniques, au machinisme ou à certaines techniques précises, ce qui constitue la majorité des besoins des agents de remplacement en terme de formation. En revanche, les interrogés sont unanimes : reconnaissant les avantages réels des outils numériques, ils refusent l'entière digitalisation de l'enseignement, pour des raisons diverses.

Une solution consiste en la proposition et au montage de formationx mixtes digitables, un savant équilibre entre de l'enseignement théorique en distanciel, un enseignement pratique et en présentiel auprès d'un tuteur ou d'un formateur, et des échanges informels entre stagiaires pour favoriser le partage d'informations, d'astuces, et faciliter l'acquisition du contenu pédagogique. Dans ces conditions d'équilibre, les agents de remplacement ne sont pas qu'intéressés. Ils sont demandeurs de formations : il convient d'en satisfaire le plus grand nombre.

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